Cinq conseils pour avoir le trac et rater vos prises de paroles en public

Comment avoir le trac et rater vos prises de paroles en public ?

Dans la série j’ai peur donc je fuis ou comment se faire mal quand on peut se faire du bien, je vous livre avec joie cinq conseils pour augmenter vos chances d’être rongé.e par la peur, terrassé.e par la panique et vous créer des conditions favorables pour rater vos prises de parole en public.

Ces cinq conseils très concrets sont issus de mon expérience de comédienne, traqueuse de chez traqueuse, et de formatrice prise de parole auprès d’entrepeneur.e.s, salarié.e.s et étudiant.e.s bien souvent en proie au trac paralysant.

Un article en forme d’antiphrase, histoire de rire un peu et, au bout du compte, de savoir comment chasser cette satanée peur de parler en public

On y va ?

C’est parti !

Cinq conseils pour avoir le trac et rater vos prises de paroles en publics

Avis aux amateurs de sensations fortes ! Suivre ces cinq conseils à lettre, c’est le trac assuré, la peur de parler en public garantie !

Conseil #1 : faire l’autruche pour avoir le trac– ne pas se poser de question avant de prendre la parole en public

Se mettre la tête dans le sable c’est à dire adopter la posture moins j’y pense, mieux je me porte est un excellent moyen de d’augmenter votre trac.

Pourquoi ?

Parce que, ne vous posant aucune question, vous n’obtiendrez aucune réponse, naviguerez à vue et aurez toutes les chances d’être surpris.e, voire décontenancé.e par de nombreux imprévus… des conditions favorables pour avoir le trac et rater vos prises de paroles en public.

Si vous voulez paniquer au moment de vous exprimer à l’oral, ne cherchez surtout pas à obtenir ces informations à l’avance

  • – auditoire (qualité et effectif)
  • – lieu (taille, capacité, …)
  • – mode de présentation (assis ou debout, pupitre, table…)
  • – matériel à disposition (micro ou pas, wifi, projection…)
  • – objectif de votre intervention, pourquoi vous…

Moins vous en saurez, moins vous serez en confiance, plus vous devrez vous adapter à la dernière minute et plus la peur de prendre la parole sera grande !

Conseil #2 : procrastiner – ne surtout pas se préparer à l’avance, avant de prendre la parole en public.

Ah, celui-là, remporte un vif succès auprès de mon « client traqueur idéal ». Se préparer, c’est penser à l’échéance, me dit-il et penser à l’échéance c’est avoir peur. Franchement, pourquoi avoir peur en avance quand on peut tout laisser pour la veille, voire pour le jour même ?

Bah oui, pourquoi ?

Tiens, par exemple, pourquoi pas attendre le tout dernier moment pour structurer votre présentation : la veille ou, encore mieux, le matin même. Ça c’est de l’adrénaline assurée !… Au point de perdre tous vos moyens sous l’effet de la pression extrême et d’être incapable de réfléchir. Euh…. Maman, c’est déjà maintenant !…Gorge sèche ! Euh…alors je suis ici pourquoi, déjà ? …Cœur qui bat, tremblements… Euh…Qu’est-ce que je dois dire ?… Sueurs froides, chaudes, froide… Euh, comment je vais le dire ?… envie de vomir… Euh, je n’y arrive pas là !!!…. Peur ouf ! Génial nan ?

Il en va de même avec votre matériel éventuel. Ne vous assurez surtout pas de son bon état de fonctionnement. Ce serait trop vous mettre en confiance avant de prendre la parole en public.

J’ai assisté un jour à une présentation géniale : l’orateur avait tout simplement oublié de remettre ses fiches dans l’ordre. Si vous aviez vu sa tête au moment de plonger dedans pour aller y chercher ses références. Waouh ! Il était perdu. Ne retrouvait rien. Un grand moment de solitude en public. La panique l’a mangé tout cru ! Je vous assure qu’il s’en rappelle encore.

Ne l’oubliez pas, une bonne préparation est un anti-trac majeur.

Conseil #3 : improviser pour augmenter sa peur de prendre la parole en public

Je suis certaine que ce conseil vous semble évident.

Pourquoi vouloir vous entraîner avant une présentation en public ? Ce serait risquer de développer aisance et confiance en soi. Non, ce que vous voulez, au contraire, c’est avoir peur !

Ne faites, donc surtout pas comme les grands orateurs de l’histoire.

  • Winston Churchill travaillait ainsi des heures sur ses discours, comme le rappelle d’ailleurs sa petite-fille, Celia Sandys, dans son ouvrage We shall not fail :

« L’art [de prendre la parole] semble simple, mais il demande beaucoup de travail. Les répétitions sont essentielles, surtout si vous voulez que votre discours paraisse naturel » -(in les echos.fr )

  • Ou encore Steve Job qui se « préparait « dans les conditions du réel ». Sa posture, sa voix, ses gestes et bien sûr ses mots étaient répétés comme le jour j, en demandant toujours les retours de ses équipes. » (in les echos.fr)

Bref, la clé du succès, si vous voulez manquer d’aisance, avoir peur, voire paniquer, lorsque vous prenez la parole en public, c’est de ne surtout pas vous entraîner en amont.

Conseil #4 : débiter votre présentation orale sans respiration, pour augmenter vos chances de paniquer

Cet avant dernier conseil est un peu plus subtil. On y pense moins en premier lieu.

Ralentir le débit, faire des pauses cela permet à votre auditoire de ne pas étouffer sous une avalanche de mots dont il n’a pas le temps de comprendre le sens ; mais c’est aussi, pour vous, un moyen de respirer, de vous recentrer et donc de calmer votre trac.

Alors, surtout, ne ralentissez pas ! Débitez votre texte sans pause ni respiration, mangeant vos mots, rendant vos propos inaudibles et ne laissant aucun répit à votre auditoire. Vous verrez peu à peu celui-ci perdre le fil de votre prestation et ne plus s’intéresser à vous. Malaise garanti !

Conseil #5 : rester dans votre bulle, vous enfermer dans votre moi

Comment, me dites-vous, au contraire : rester dans sa bulle c’est s’apaiser. Moi ce que je veux c’est paniquer !

Eh bien non ! Contrairement aux idées reçues, rester dans votre bulle, vous fermer à votre environnement, le rejeter tel un monstre, c’est  amplifier votre sentiment d’insécurité en public ; Alors qu’en vous ouvrant à votre auditoire, vous vous mettez en situation de mieux le percevoir, de croiser des regards sympathiques, des sourires chaleureux sur lesquels vous appuyer lors de votre intervention.

Fermez donc vos écoutilles, rien de tel pour avoir le sentiment d’être complètement à coté de la plaque, en grand danger !

Pour conclure

Suivez à la lettre ces cinq conseils pour avoir le trac et rater vos prises de paroles en public.s

En revanche si, au contraire, vous souhaitez chasser la peur et être à l’aise lors de vos prises de paroles en public,

Je vous invite à
– vous poser les bonnes questions avant de prendre la parole en public
– structurer sa présentation et préparer son matériel bien en amont
– vous entrainer en conditions réelles
– maîtriser votre débit
– adopter une posture ouverte, à l’écoute de votre auditoire.

Et pour aller plus loin,

A LIRE ABSOLUMENT …. LA PAROLE EST UN SPORT DE COMBAT DE  BERTRAND PERIER

Bertrand Périer est avocat à la Cour de Cassation, et partage sa passion de la rhétorique dans les écoles les plus prestigieuses de France. Il intervient également en Seine St Denis. On peut le voir, notamment dans le documentaire à voix haute, de Stéphane de Freitas. Dans ce livre, il partage ses conseils pour convaincre en toutes circonstances.

 

Au plaisir de lire vos commentaires et d’échanger sur le trac !

5 conseils pour rater vos prises de parole

 

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